Luis - Risorgimento nelle Langhe, aristocrazia e comunismo

Luis (Jules Humbert-Droz), dans la "Lutte" de 6 juin 1936

Impressions de le sixieme congres du Parti communiste suisse

Tous ceux qui ont participe' a ce vibrant et chaleureux congres en garderont un souvenir inoubliable.

Unite' et confiance, enthousiasme et jeunesse caracterisent les debats de ces trois journees.

Venus de tous les coins de notre beau pays suisse, 186 delegues sont reunis pour discuter les questions les plus graves de l'avenirde notre peuple. Des jeunes, beaucoup de jeunes, pleins d'entrain, cote a cote avec les militans qui, il y a quinze annees, ont cree le Parti communiste. Deux generations qui s'unissent dans la meme volonte' de lutte, dans la meme pensee revolutionnaire, dans la meme ardente foi en l'avenir meilleur de notre pays

Malgre' la pluie battante, ils sont venus en velo, les jeunes du Jura, socialistes, communistes, sans parti, beaucoup pour la premiere fois dans la grande ville de Zurich. Mais ce n'est ni le lac ni le Musee national qui les attire, qui les captive, c'est le congres du Parti communiste. Ils sont partis dimanche soir deja, une vaillante cohorte, pour aller timbrer et ne pas perdre leur pauvre secours de chomage, avec la perspective d'une longue nuit de route sous la pluie froide, mais au coeur le feu sacre' des grandes causes et le chaud souvenir de la fraternite' de ces belles journess, fiers d'avoir sur leur fanion rouge le sceau du Comite' central du Parti communiste suisse.

Ce sonte les jeunes du Jura.

Mais de Zurich aussi plus de mille auditeurs sont venus au cours de ces trois journess suivre les debats publics du congres et le lundiapres-midi, quand il se termina dans l'enthousiasme, c'etait une foule pressee', de plusieurs centaines d'auditeurs, socialistes, communistes, fraternellement unis qui votait avec les delegues, faisant siennes les grandes decisions qui furent prises. Quarante-trois auditeurs donnerent leur adhesion au parti (ce sont ceux de Zurich, ligue isolee).

Une autre manifestation, plus suggestive encore, fut l'envoi au congres de trois delegues officiels de sections socialistes genevoises...manifestation d'unite' d'action que le congres a saluee d'acclamations comme le signe avant-coureur et prophetique de l'unite' qui demain soudera les travailleurs socialistes et communistes en une invincible cohorte revolutionnaire pour battre la reaction, la guerre, la misere... comme en Espagne et en France, comme en URSS!

Congres enthousiaste, vibrant, fraternel, mais congres de travail infiniment serieux par les decisions qu'il a prises.

La situation est grave non seulement pour les ouvriers, les petits paysans et les chomeurs qui sont jetes dans la misere, ecrases par l'offensive duc apital et la politique de deflation; elle est grave pour l'ensemble du peuple suisse et pour l'avenir et l'existence meme du pays.

Le danger de guerre que l'hitlerisme fait peser sur l'Europe, les buts de guerre de Hitler qiu tendent a annexer au Troisieme Reich tous les territoires allemands, menacent directement l'independance et l'unite' du pays et les libertes populaires qiu en sont la base seculaire et la raison d'etre.

Avec raison notre peuple est inquiet de ces visees imperialistes et son inquietude est avivee par la politique de tolerance criminelle et de lache capitulation du Conseil federal envers les fauteurs de guerre fascistes, par la presence sur notre territoire d'organisations politiques et paramilitaires du fascisme italien et de l'hitlerisme, par les liaisons monstrueuses d'officiers superieurs avec les chefs du Troisieme Reich. Les fascistes qui menacent notre independance ont des allies parmi ceux dont la tache serait de defendre les frontieres du pays en cas d'attaque.

La question du vote de 235 millions pose donc unse serie de problemes plus vastes que le congres de notre parti a envisages avec un sens profond de ses responsibilites envers le peuple suisse.

Le Parti communiste declare qu'il est pour la defense de l'integrite' des frontieres du pays, pour la defense de son indipendance contre l'aggreseur fasciste, mais que le peuple ne peut avoir aucune confiance, ni dans le Conseil federal reactionnaire, ni dans les officiers fascistes pour cette defense. A l'unanimite' il a repousse' les 235 millions de credits militaires, et il engage la lutte pour chasser de l'armee les officier fascistes, dissoudre les organisations fascistes etrangeres sur notre sol, pour changer radicalement le cours de la politique exterieur de la Confederation dans le sens d'une politique de defense et d'organisations de la paix dans le cadre de la S.d.N., pour la reconnaissance de l'URSS et pour la defense des libertes democratiques populaires.

Car les allies de Hitler, les reactionnaires suisses dont la politique exterieur est une trahison envers notre peuple et notre pays sont ceux qui, chaque jour davantage, menacent les libertes populaires et rognent les droits democratiques du peuple pour rejeter sur le dos des travailleurs tout le poids de la crise.

Le congres du Parti communiste ne s'est pas seulement pose' le probleme de la sauvegarde des libertes populaires menacees. Il s'est prononcee' pour la defense de cette democratic suisse imparfaite certes, mais qui est le fruit des luttes seculaires de notre peuple contre les oligarchies, les castes privilegiees et les tyrans. Ces conquetes democratiques du peuple sont aujourd'hui menacees par de nouvlesses oligarchies, par la haute finance qui impose sa volonte' grace au chantage et a la corruption de ses millions, par la caste des officiers, par les abus du pouvoir du Conseil federal ed des couvernements cantonaux, par le regime de la clause d'urgence et des pleins pouvoirs. Le Parti communiste a clairement dit dans son congres qu'il est pour la defense et l'elargissement de cette democratie suisse qui fut conquise par le peuple en lutte pour la liberte' du peuple qui sont les plus belles pages de notre histoire nationale.

Les amis militaristes de Hitler, les etrangleurs des libertes populaires suisses sont ceux qui chaque jour s'efforcent de rogner, pour s'en faire de gras dividendes, le morceau de pain des travailleurs. Le Parti communiste s'oppose a leur politique de vie chere et "de famine" aussi bien sur le terrain cantonal et communal ou cette politique de baisse est souvent pratiquee par le Parti socialiste, que sur le terrain federal. Mais le Parti communiste met en garde le peuple suisse contre la propagande faite par l'Union syndicale suisse en faveur de la devaluation du franc qui signifierait une nouvelle vague de rencherissement de la vie.

Cette politique claire et audacieuse de defense de la paix, de la liberte' et du pain des travailleurs forme la base solide sur laquelle demain se constituera, en Suisse aussi, le Front populaire qiu balayera la reaction helvetique et hitlerienne du pays.

Unir les ouvriers d'abord en un front unique solide, puis tous les travailleurs, tous les amis de la paix, de la liberte' ed de la culture, pour la defense commune contre la menace de guerre, de fascisme e de misere, telle est la tacheque le congres a fixee a notre parti.

Elle est claire, urgente et grande. Avec fermete' les delegues l'ont acclamee. Il faut maintenant passer des discours aux actes.

A l'oeuvre donc!

En Suisse aussi l'avenir est aux travailleurs qui veulent s'affranchir.